Habituellement, après une crise aussi violente que celle qu’il avait eu ce soir, Akira n’arrivait pas à se rendormir, ni à se calmer d’ailleurs… habituellement, il devait se mettre à peindre pour se sortir les images de la tête, en les apposant sur l’une de ses toiles. Il ne comptait plus le nombre de chambre blanche qu’il avait peint, avec une unique ombre dans le coin, une fenêtre trop petite pour qu’il puisse s’en servir pour fuir et un fauteuil au milieu de la pièce, seul, glauque, morbide, dans un état plus que délabré… la cave de la maison de ses parents en était remplie, heureusement qu’ils n’y descendaient jamais, parce qu’en fait, c’était plus inquiétant qu’autre chose, c’était l’unique signe qu’Akira ne se remettrait jamais complètement.

Soren déposa un baiser sur la tête d’Akira, celui-ci se lovant complètement contre lui, il se sentait tellement bien.

- Je n’avais pas pensé que je te reverrais… quand j’ai vu que tu étais dans la même école que moi j’étais surpris… mais je suis vraiment content de t’avoir retrouvé.

Et il serra un peu plus son cousin contre lui, à croire que lui non plus ne se sentait jamais assez près d’Akira. Ainsi blottit contre son torse, la tête posée sur son épaule, au dessus de son cœur, Akira n’eut aucun mal à entendre ses battements éperdus, et un fin sourire se glissa sur ses lèvres. Il sentait son propre cœur battre à la même allure, c’était troublant, comme s’ils n’étaient qu’un seul et même cœur.

- Deux ans sans toi ont été long Akira… je ne veux plus être séparé de toi.

Ils ressentaient la même chose, avec également la même crainte de ne pas voir ce souhait réalisé. Il y avait trop d’éléments qui jouaient contre eux dans cette histoire, mais pour le moment, mieux valait ne pas y penser. Akira frissonna en sentant la main chaude de Soren remonter sur sa joue.

- Je ne supporterais pas d’être encore loin de toi.

De nouveau, le cœur d’Akira s’accéléra et il se mordit la lèvre, plus jamais il ne voulait être séparé de Soren mais, sachant que ça arriverait un jour ou l’autre, il préférait profiter de cet instant où il pouvait être lové dans ses bras, sans que personne au monde ne le sache.
Il s’écarta un peu de Soren pour le regarder et il rapprocha son visage pour l’embrasser. Un baiser doux, tendre, et voluptueux. Ses lèvres caressaient à peine celles de Soren, et il finit par rompre le baiser. Il regarda de nouveau Soren dans les yeux et lui sourit.

« Bonne nuit, Soren… »

Soren le reprit dans ses bras, tout contre son torse, et Akira ferma les yeux, se laissant bercer par le bruit de leurs battements de cœur. Il avait presque envie de ne pas trouver le sommeil, et de ne profiter que de ses bras tout le reste de la nuit, mais il se sentait tellement en sécurité, enfin, pour une fois depuis des années, il savait que s’il s’endormait, rien ne viendrait le hanter. Son cœur était apaisé, son esprit était apaisé, et son cœur ne ressentait plus que la présence de Soren, pas le fantôme des mains de son psychologue, pas celui des coups qu’on lui avait infligé au collège, simplement la chaleur de l’être qu’il aimait le plus au monde.